jeudi 12 novembre 2009

Samedi 20 juin 2009


Si j'écris ces lignes à cet instant précis, c'est pour exprimer ce que je détiens en moi depuis longtemps et que j'ai dissimulé précieusement, ne le rendant visible que par un mal être ou les pleurs d'une âme désespérée et seule.

Trois ans se sont écoulés avant que je ne sache ce que je qualifie moi-même de terrible vérité, tant elle est indescriptible et incompréhensible. On tombe de très haut en apprenant ce genre de nouvelle sans savoir si l'on pourra se relever complètement un jour. Dans ce genre de situations la colère, la douleur, l'incompréhension, le doute s'emmêlent et forment un tout destructeur dans l'esprit. Notre vision du monde devient alors troublée et incertaine. Rien de ce que l'on tente de faire est assez suffisant pour survivre à cet état. On finit même par ce dire que tout ceci n'est pas réel, que ce n'est qu'un rêve. Bien souvent je peine à y croire. C'est juste incroyable et insensé. Tellement injuste...

Durant ces années, je n'ai cessé de me demander pourquoi, de chercher des réponses aux questions que l'on se pose dans ces conditions, de chercher comment et pourquoi tout ceci est arrivé, en aboutissant toujours au même résultat. J'ai retourné ce fait dans tous les sens, décortiqué chaque secondes, espérant enfin avoir connaissance de chaque détails et comprendre enfin pourquoi. Durant tout ce temps, j'ai nourri une haine, une colère, allant même jusqu'à envisager le pire des scénarios : exterminer une fois pour toute celui qui en est la cause direct et les venger, résultat d'une rancoeur nourrie avec soin et d'un état d'esprit dans la douleur à la fois aveugle et insensé. Tout ceci est injuste, je ne cesserai de me le répéter. La vie est mal faite, mais malheureusement elle est ainsi. Cette vérité aura finalement raison de moi et me perdra, je le sais.

Depuis le jour où ce drame est entré en moi, il ne m'a pas quitté. Il alimente ma douleur jour après jour et cette souffrance reste omniprésente. Je ne peux me résoudre à oublier ces visages si heureux et ces brillants sourires que je vois tous les jours, occupant la place entière dans mon coeur. Même si je n'ai pas connu les anges concernés, je ne ressens que tout le mal de leur perte et de leur si tragique sort. J'ai appris à les aimer, et j'ai fini par ressentir un sentiment plus fort que je ne l'aurai imaginer.

Depuis, je ne cesse de penser à ce qu'ils auraient pu connaître, à la vie qu'ils auraient pu avoir si cette horreur n'avait jamais eu lieu. Il avaient tellement à donner, tellement à vivre. Ils étaient des êtres uniques, incomparables. Comment tout cela a-t-il pu arriver ? C'est encore l'une de ces questions qui restent sans réponse. Je ne sais pas encore comment sortir de ce chagrin profond et ce vide permanent, ni même comment continuer à vivre avec ça. J'ai pensé tant de fois les rejoindre, ne plus savoir vivre avec ça dans le coeur, trouvé insurmontable cette douleur permanente et grandissante. Je le ressens ce vide dans mon coeur, cette peine qui m'empêche de bouger, d'avancer et de penser correctement. Toutes ces larmes, toutes ces nuits sans dormir, tout ce chagrin accumulé sont pour eux. Ils ne sont que des preuves irréfutables de mon amour pour eux.

Je pense à eux, jour après jour, et prend soin de cet amour qui ne fait que grandir avec le temps. Même après la mort, je les porterai en moi. Et je sais qu'un jour viendra où je serai enfin auprès d'eux et je pourrais leur dire combien ils m'ont manqué et combien je peux les aimer.

Malgré cela, j'ai appris à connaître ces anges qui, involontairement et d'une certaine façon, m'ont inculqué et apporté tant de choses. Ils m'ont transmis leur force, leur façon de penser, leur joie et leur sourire. J'ai même repris ma plume, lorsque je m'en suis sentie de nouveau capable, pour leur rendre hommage à ma manière et leur écrire mille poèmes. Je veux que d'une certaine manière ils ne soient pas oubliés. Je veux faire en sorte de leur donner ce qu'ils méritaient et leur rendre honneur et justice. Je continu de me battre et d'espérer. Ils font désormais parti intégrante de ma vie et ils resteront dans mon coeur toute ma vie entière. J'espère du plus profond de mon coeur qu'ils ont trouvé le repos et sérénité là où ils sont. J'espère aussi que leur sourire et leur bonheur continuent d'exister où qu'il puissent être maintenant.

Cette tragédie sans nom m'a aussi ouvert les yeux sur un fléau terrible et injuste. Après tout, nous ne sommes que peu de choses et nous pouvons nous aussi mourir demain. Le malheur qu'ils ont eux-mêmes est regrettable et n'a pas lieu d'être. Elle est terrible à imaginer et lourde de conséquences. Je veux me battre, encore et encore, pour rendre le monde plus sûre et la vie moins fragile. Car cette vérité aurait pu être éviter et qu'elle est amèrement regretté.


Pour que jamais leur mémoire ne s'efface...
A eux. Aujourd'hui, demain et pour toujours.

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